
u vas vraiment nous parler de la Corse ? Je ne pense pas. Nous servir la soupe beauté insulaire, folklore et terrorisme pastoral ? Je ne pense pas. Tenter de retranscrire l’habitus social aussi moqué qu’envié ? N’essaie pas. Tu t’englues dans ce filet géant, déployé quelques semaines lors de la migration des gnous. Harassant cône de farniente dans lequel vient s’échouer tout ce que le balnéaire peut charrier d’horreur concentrationnaire. Sans distinction de classe: des yachts en queuleuleu aux go-pro sur les routes sinueuses. Chacun vient ici pour encombrer les clouds en surchauffe d’images mainte fois vues, de bons plans comme s’il restait quelque chose à découvrir, engloutissant des charcuteries corses élevées dans le Finistère, saturant les STEP locales et transformant la capacité d’accueil en porte de sortie. Et lorsque la grande bouche des ferries se referme sur le bronzage, elle laisse derrière elle son flot d’emballages, tubes de crèmes solaires et ondes radio sans écho. Finalement, cette introduction étant celle du touriste râlant de sa propre misère, capable pour justifier son propos de dire « la Corse s’est mieux en janvier », nous parlerons ici de la Corse car nous y passâmes d’admirables soirées, au milieu d’une infâme cohue, nous pâmant d’amour pour d’impayables artisans. Incorrigibles nous sommes.
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