
vant (quand c’était mieux) on avait de cocasses divertissements comme par exemple : le jeu des capitales (c’était avant Google). On se posait des questions un peu imaginatives comme : t’emporterais quoi sur une île déserte ? Question aujourd’hui désuète car 1) les îles désertes n’existent plus 2) la réponse est unique et universelle : « mon smatphone ». Car, Steve soit loué, l’évangile du XXIème siècle ne promet plus un au-delà hypothétique mais une dématérialisation heureuse, l’appartenance à une communauté personnalisable, des grands évènements collectifs à aimer du pouce levé, des flux reliant chaque point du globe dans des conditions d’utilisations que tu acceptes à défaut de comprendre. Alors grâces soient rendues à cette épiphanie collective, grâce à laquelle je communique, examinant consciencieusement les statistiques de fréquentations de cet inestimable blog, espérant générer ce qui a toujours dimensionné le monde géographique ou numérique : le flux. On a tous besoin de se sentir imprégné du bon flux, de la bonne data, du bon mode d’utilisation. Même les gens un peu casse-pieds qui au pire s’agrippent au contre-flux n’y échappent pas. Mais le flux tourbillonnant, magique comme une vitrine, simplifiant contenu et contenant, connectant offre et demande (iTunes c’est un peu une AMAP) ; ne répond jamais à la question taraudante : l’origine. Du code-source aux sources du Nil tu as toujours l’impression qu’on te cache quelque chose, ou pire, qu’on utilise outrageusement ton ignorance pour te faire avaler la pilule quand d’autres plus malins et moins conspirationistes trafiquent déjà les codes. Heureusement, des sorciers des instants présents découvrent pour toi le monde avec autre chose que le pouce et l’index.