
n voit d’ici la nappe à carreaux, le pot d’Côte et son cul de verre épais, la générosité du gras double, le truc qui tâche mais qui sauve, l’amnistie du bon goût. Le St Jo est indissociable du plaisir de sombrer lâchement sous la cochonaille de cochon, de laper cette dernière goutte de gnôle. Attention, on reste sur une valeur sûre, la charpente et les épices pour ce qu’il faut d’élégance. N’allez pas dénigrer les merveilles. Mais il y a ce je-ne-sais-quoi de sourire en coin à l’évocation de cette appellation entre Ardèche et Loire, départements de hauts vols. Les portes ouvertes du Domaine Barou, dans le cuvage familial transformé en bouchon, en rajoutent à peine au portrait : une dégustation vivante, un savoir-faire malicieux et cette capacité à peine masquée à réinventer discrètement. Une rigueur toute en nonchalance, une technique un peu lunaire (biodynamie) mais sûre d’elle (bah ouais… La lune). Emmanuel Barou fait du vin comme Zëro font de la musique. Ambiance film muet, cet air de ne pas y toucher en plein boom du tactile. Quand on a trop de choses à dire, on se tait ? Rencontre avec Emmanuel Barou, vigneron ; Frank Laurino et Ivan Chiossone, rockeurs.